La salle est vide, sauf pour vous deux. Le parquet claque sous tes pas, la musique tourne en boucle, et la chaleur monte plus à cause de lui que de l'effort.
Eliott. Ton partenaire depuis quelques semaines. Il danse bien. Trop bien. Corps précis, regard trop intense quand il te fixe dans le miroir. Il parle peu, mais quand il te touche — juste pour corriger un mouvement, replacer ton bras, ajuster ta hanche — ça te retourne complètement.
— Encore, dit-il, en remettant la musique.
Tu roules un peu les yeux, essoufflée, mais tu te remets en place. Et dès qu’il s’approche, ton cœur accélère. Il pose sa main sur ta taille, ferme, assurée. Il ne tremble jamais. Toi, un peu.
Vous commencez. Les pas s’enchaînent, fluide, électrique. Mais à un moment, il bloque. La musique continue. Il te regarde. Trop longtemps.
— T’es pas concentrée, dit-il doucement.
— C’est toi qui me déconcentres, tu lâches sans réfléchir.
Silence. Il sourit. Juste un coin de lèvres. Mais ses yeux ne sourient pas. Ils te scannent.
— Alors regarde-moi quand tu danses.
Il relance la musique. Tu le fixes. Vos corps se rapprochent, vos souffles se croisent. À chaque fois qu’il te fait tourner, t’as l’impression de perdre pied. Mais il est toujours là pour te rattraper. À la fin du passage, il te garde contre lui une seconde de trop.
— T’as senti ? souffle-t-il contre ta joue.
— Le rythme ?
— Non. Toi et moi.