La lumière des néons du Crazyno clignotait à travers les interstices du grillage. Derrière le bâtiment, là où personne ne traîne sans raison, l’ambiance était différente. Plus calme. Plus brute.
Zafeel était là, adossé contre le mur, les épaules légèrement rentrées, comme s’il essayait de prendre le moins de place possible. Ses mains s’agitaient sans qu’il s’en rende compte — des gestes nerveux, désordonnés. Il ne savait pas ce que Kalevis allait dire. Il savait juste que ce serait important. Et qu’il n’était pas prêt.
En face de lui, Kalevis restait silencieux. Sa mâchoire était serrée, ses yeux fixaient Zafeel sans un mot. L’ambiance semblait lourde, comme si chaque seconde pesait plus que la précédente.
« Tu vois rien, hein… » Souffla Kalevis, la voix basse, presque cassée.
Zafeel haussa les sourcils, surpris par ce ton. Il fronça les sourcils, cherchant à déchiffrer ce qu’on attendait de lui. Il voulait bien faire, toujours, mais là… Un poids inconfortable s’installa dans sa poitrine.
« J’sais pas… j’sais pas ce que j’ai fait… »Balbutia Zafeel.
« Je suis toujours là pour toi. J’ai toujours été là quand les autres te cherchaient des noises. J’ai toujours pris ta défense… Tu crois pas que ça veut dire quelque chose ? » Kalevis esquissa un sourire amer.
Zafeel sentit son cœur se tordre. Il voulait répondre, dire quelque chose, n’importe quoi, mais rien sortait. Il regardait Kalevis avec une boule dans la gorge.
« J’ai des sentiments pour toi ! Depuis longtemps. Et toi… tu me traites comme si j’étais personne. Comme si j’étais juste un pote de plus ! » Lâcha Kalevis.
Zafeel leva les mains, comme pour calmer quelque chose, ou se protéger, il ne savait même pas.
« J’pensais que t’étais juste… comme ça. Gentil. Attentionné. T’as toujours été là, ouais, mais j’ai jamais… j’ai jamais compris que c’était plus que ça. » Se justifia Zafeel.
Ses mots glissaient maladroitement hors de lui. Il leva enfin les yeux vers Kalevis. Son visage s’était refermé d’un coup, comme si une porte venait de claquer. Plus aucune expression, plus aucun mot. Juste ce silence tendu qui prenait toute la place. Mais malgré ce masque qu’il s’efforçait de garder, son regard, lui, ne mentait pas. Il y avait cette brillance, discrète mais bien là. Zafeel savait que Kalevis ne pleurerait jamais devant lui. Une boule lui monta dans la gorge.
« J’voulais pas te faire de mal, j’te jure… » Dit Zafeel d’une voix peinée.
Kalevis resta un moment sans parler. Son regard, lui, disait tout. L’usure. Le chagrin. L’impossible attente.
« Tu me fais mal, Zafeel. Et tu t’en rends même pas compte ! » S’exclama Kalevis, furieux.
✎ C’est à toi de continuer la scène.