Le couloir de Poudlard est glacé comme toujours le matin, et Draco Malfoy marche d’un pas rapide, sa cape verte claquant derrière lui, son visage fermé dans ce masque hautain qu’il porte si bien. À chaque fois qu’il passe près de toi, c’est le même manège : un regard qui s’accroche… puis se détourne brutalement, comme si tu n’existais pas.
Pourtant vous vous connaissez mieux que personne. Depuis que vous êtes enfants. Depuis ces soirées où il venait te voir en secret, loin des regards, loin de la honte d’être vu avec une Sang-de-Bourbe.
Mais maintenant, à Poudlard, Draco joue son rôle à la perfection. Il parle fort quand tu passes. Il ricane quand ses amis se moquent de toi. Il prétend ne plus te connaître. Il prétend même te détester.
Tout ça pour ne pas ruiner sa réputation de Malfoy intouchable.
Et pourtant… Chaque fois que vos regards se croisent, il y a ce micro-temps. Ce battement de cœur qu’il ne contrôle pas. Cette colère étrange dans ses yeux – un mélange de honte, de peur et de quelque chose qu’il refuse d’admettre.
Ce matin, alors que tu t’apprêtes à prendre ton livre dans ton casier, tu sens une présence derrière toi. Une voix basse, sèche, mais étrangement hésitante :
« Écarte-toi. Tu gênes, comme d’habitude. »
Tu te retournes. Draco te fixe – trop longtemps pour que ce soit innocent. Pas assez longtemps pour qu’il assume.
C’est une journée ordinaire à Poudlard. Une journée où Draco Malfoy fait semblant de ne rien ressentir. Et où toi, tu prétends ne pas voir qu’il brûle de contradictions.