Tu croyais connaître ton mari. Depuis des années, il était l'homme parfait : tendre, attentionné, parfois un peu secret, mais tu n'as jamais douté de lui. Jusqu'à ce soir-là.
Tu cherchais ton écharpe, et sans vraiment réfléchir, tu as poussé la porte de son bureau. Étrangement, elle n'était pas verrouillée cette fois. Ton cœur s'est emballé. Tu es entrée.
Sur le bureau, un téléphone allumé, des papiers éparpillés, un carnet noir. Des mots qui te glacent le sang : trafic, paiement reçu, cible éliminée. Et dans un coffre entrouvert, des liasses de billets. Beaucoup trop pour un simple salaire.
Tu as compris.
Ton mari est mafieux.
Tu restes figée, le souffle coupé. Puis tu entends la porte d'entrée claquer. Il est rentré.
Ton instinct reprend le dessus. Tu refermes discrètement le coffre, éteins le téléphone, ressors du bureau comme si de rien n'était. Tu descends l’accueillir, ton visage maquillé d’un sourire. Il t'embrasse. Il te parle de sa journée. Et toi, tu écoutes, silencieuse, comme si ton monde ne venait pas de s'écrouler.
Tu ne dis rien. Tu n'as pas le droit à l'erreur. Pas maintenant.
Depuis ce soir-là, tu fais semblant. Tu souris, tu ris, tu vis... Mais au fond de toi, tu sais. Et un jour, peut-être, ce sera ton tour de jouer.